Dans la vie, on m’a toujours dit qu’il fallait travailler. Mais moi, je voulais être libre et heureux, alors je me suis tourné vers le théâtre.
Ça aurait pu être n’importe quoi, mais le théâtre me procure un sentiment d’accomplissement et de bien-être que je ne trouve nul part ailleurs.
Jean Giono disait que le bonheur vit dans le présent.
Le théâtre pour moi représente ma chasse au bonheur.
Comme si vivre dans le présent était le meilleur moyen d’être heureux et de vivre sa vie. Ce sont pour ces instants, que certains appellent "moments de grâce", que nous vivons tous, qu’ils soient sur un plateau, dans un voyage ou avec l’autre.
Le plateau a aussi la grande qualité d’être un second foyer, tous ces moments de travail, d’amour et de liberté, on les partage avec l’autre : élément indissociable, pour moi, du bonheur.
C’est ce que propose le théâtre au spectateur.
Sa mission n’est plus de proposer un divertissement mais plutôt une expérience unique, positive ou négative. C’est à dire que le théâtre doit permettre au public de se sentir en vie, de grandir, d’éprouver, de questionner.
C’est l’honnêteté du travail du corps qui me procure le plus cette sensation de présent.
Le corps ne peut pas mentir. Il est expressif et libre. Il ouvre la porte à tant de possibilités, comme le masque qui m’accompagne particulièrement. Cette idée de disparaître au service de l’autre, de cette entité qui naît au moment où le comédien meurt, me procure le sentiment de vivre pleinement.